A la sortie de la fosse toutes eaux, un préfiltre permet de ralentir le colmatage du massif. Après l’étape de décantation, les effluents sont envoyés vers le massif filtrant, de façon gravitaire ou par une pompe de relevage. Un système de distribution, qui peut être une chasse ou un simple regard de répartition, assure la répartition homogène des effluents.
Le traitement consiste en une épuration biologique, utilisant le principe des cultures fixées. Mais un milieu filtrant présente des caractéristiques différentes du sol, qui permettent un traitement identique mais sur une surface réduite. Il est en effet poreux mais il possède en même temps une forte capacité de rétention d’eau. Il agit en combinant des propriétés de filtration, d’absorption et de la dégradation de la matière organique par la population bactérienne fixée sur les particules du lit filtrant. Les effluents sont ainsi débarrassés des matières en suspension grâce à l’action de bactéries qui digèrent la pollution et la minéralisent. Les transformations dans le filtre se font en aérobiose. Une ventilation passive assure l’apport en oxygène pour permettre l’épuration des eaux usées. La période d’ensemencement du filtre est de plusieurs semaines selon la nature du matériau filtrant.
Le massif filtrant est renfermé dans un caisson qui contient aussi des couches de géotextiles et de gravier, pour éviter toute percolation vers le sol. Les eaux traitées sont ensuite évacuées soit par infiltration dans le sous-sol, soit vers le milieu hydraulique superficiel, sous réserve d’une étude particulière.
Les avantages et les inconvénients
Les filtres compacts représentent une bonne alternative à la tranchée d’épandage ou au filtre à sable lorsque la surface au sol de la parcelle est insuffisante pour accueillir ces procédés classiques. En effet, les espaces libres entre les matériaux filtrants favorisent l’oxygénation des micro-organismes qui réalisent de fait une épuration plus efficace.
Comme le sable, les matériaux ont une durée limite de fonctionnement : copeaux de coco (10 ans), zéolithe (25 ans), laine de roche (4 à 10 ans). Mais comme la filière est compacte, un colmatage accéléré des matériaux n’est pas à exclure si la répartition des effluents sur le massif n’est pas bien homogène. Il faut donc veiller avec le plus grand soin à l’horizontalité du caisson et surtout à celle de l’auget basculant, qui peut être recalée au fil du temps si le terrain bouge.
La filière ne dépend pas de la nature du sol en place, puisque le massif est contenu dans un caisson. L’emprise au sol est souvent inférieure à 20 m2 pour le traitement. Bien entendu, il ne faut pas oublier l’espace pour le prétraitement avec la fosse toutes eaux, et dans certains cas le poste de relevage ou celui du prélèvement.
Cette famille est soumise à la procédure d’agrément ministériel. Tous les dispositifs agréés de cette filière sont conçus pour fonctionner par intermittence. Les filtres compacts sont les seuls procédés agréés avec les filtres plantés à accepter un volume de vidange de 50 % du volume utile de stockage des boues. Les fréquences de vidange sont de fait proches des filières rustiques, et bien plus intéressantes que les microstations ou les SBR. C’est une filière sans bruit ni consommation électrique sauf lorsque la mise en place d’un poste de relevage s’avère nécessaire.